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Shosanna Dreyfus, jeune juive réfugiée en France chez un paysan, voit toute sa famille se faire décimer par des soldats nazis, sous les ordres de l’impitoyable colonel Hans Landa. Des années plus tard, elle a refait sa vie, en tant que gérante d’un cinéma parisien. Tout va bien, jusqu’au jour où elle croise les assassins de sa famille sur sa route…

Aldo Raine, lieutenant juif américain, forme un groupe de résistants, qui sont prêts à tuer des nazis sur leur passage, jusqu’à éliminer les hauts dirigeants du troisième Reich, dont le plus important, Adolf Hitler…

 

Parfois intense et glaçant, parfois (trop) longuet, Inglourious Basterds se résume à une succession bien faite de plans, qui sont inspirés de Kill Bill (surtout), de Death Proof, pour la scène – vraiment longue (et inutile de surcroit) – du bar, et de Carrie pour la scène finale.

 

Parlons-en, d’ailleurs, de cette fabuleuse ultime scène. Tout y est parfait. Elle dépasse même tout ce que l’on attendait et espérait de la part de Tarantino : une grande maîtrise visuelle et sonore. Mélanie Laurent se surpasse ainsi, en marchant sur les traces de ces psychopathes, qui nous ont tant fait cauchemarder au fil des années, avec ce rire inquiétant de tueuse vengeresse. Ce qui la rend donc méconnaissable. Un travail méticuleux, quant à cet effet spécial, où ce rire glaçant et cette fumée mortelle et fantomatique se fondent à merveille, ce qui donne presque lieu à un bon film d’horreur et d’épouvante.

 

Par ailleurs, Quentin Tarantino manie si bien l’épouvante, pièce maîtresse de son Inglourious, où on attend, angoissés, ces fameux moments où le sang va exploser, provoquant ainsi nos rires hilares. Cette peur, Christoph Waltz nous la procure aisément, grâce à son flair inquiétant, son attitude imprévisible, son sourire et son regard troublants. Un grand acteur en somme, suivi de près par une Diane Kruger classieuse, à l’allemand élégant, et Laurent qui dissipe totalement nos craintes à son égard. On retrouve ensuite Brad Pitt, toujours au meilleur de sa forme (même si on a le désagréable sentiment qu’il tend à choisir le même type de rôle, comme sa femme) et Eli Roth, qui réussit là sa reconversion. Ainsi que d’autres acteurs (dont Martin Wuttke, hilarant en Hitler), qui contribuent à une des qualités essentielles du film.

 

Quant à cette attente, que l’on ressent souvent, elle peut être aussi bien haletante qu’ennuyeuse. Haletante au début, surtout, lorsqu’on assiste à ce bras de fer presque insoutenable entre Waltz et Denis Ménochet. Ennuyeuse à cause de cette scène chiante de la cave.

 

Ce défaut (ainsi que des dialogues, qui ne sont pas aussi géniaux qu’on pourrait le croire, pour la plupart), qui paraît minime, rend Inglourious Basterds pas aussi palpitant qu’on l’aurait espéré. On ressort de ce spectacle, chamboulé par cette scène finale qui, à elle seule, vaut le coup de voir le dernier Tarantino.

 

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