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Quand les parents de Burt leur annoncent qu’ils partent vivre en Europe, lui et sa compagne Verona, enceinte de six mois, n’ont aucune raison de rester dans leur taudis. C’est ainsi qu’ils entreprennent un voyage initiatique à travers les Etats-Unis, où les rencontres qu’ils feront vont les aider à donner un sens à leur futur vie de famille…

 

Away We Go a tout du film indée made in 2000 : acteurs presque tous inconnus (hormis Maggie Gyllenhaal, par ailleurs excellente), dialogues joliment ciselés (voire trop, à certains moments), scénario rappelant les road-trips entamés par les Hoover (Little Miss Sunshine) ou encore par Norah Jones (My Blueberry Nights), critique sociale rappelant celles de Jason Reitman (Juno et Up In The Air). De quoi se dire qu’il n’y a rien d’original dans cette soi-disante arnaque du cinéma d’auteur américain. Mais Sam Mendes, pourtant habitué aux long-métrages très sombres (American Beauty, Revolutionary Road), nous livre une jolie comédie, souvent tournée vers l’ironisme, où il rend hommage à l’amour, à la parenté et à la vie de couple, et ce, d’une bien belle manière.

 

Pendant près d’une heure et demie, Away We Go fait de ses "sketchs" sociologiques sa marque de fabrique. Et ça peut très bien être un argument louable pour le voir, comme ça peut en irriter certains. Disons que certaines scènes tendent plutôt vers le bavardage (presque philosophique) assez inutile (notamment le moment où Burt dit : « Et si un jour je me blesse en traversant un chantier et que je perds mon lobe droit, je serais alors devenue un mauvais père ! », soit l’exemple le plus flagrant de cette écriture parfois chiante et, de ce fait, incompréhensible). Mais le film nous offre également des moments incroyablement beaux et touchants de sincérité (j’ai particulièrement aimé la métaphore que fait Chris Messina sur le mariage, qui symbolise l’amour), notamment grâce à une bande originale fraîche et estivale, comme on en entend souvent dans le cinéma indée, et à ses acteurs, qui sont pétillants pour la plupart.

 

Si John Krasinski et Maya Rudolph sont des révélations inattendues dans le septième art, c’est surtout le personnage barré de Maggie Gyllenhaal qui séduit (ses scènes sont d’ailleurs celles où j’ai le plus ri, personnellement). Ça fait du bien de voir des inconnus, plutôt que les acteurs habituels du genre, ou ceux qui sont en vogue, vraiment.

 

Pour le dire en d’autres termes : Away We Go est au cinéma indée ce qu’est Là-Haut à Disney et Pixar, soit une œuvre à la morale gentillette, mais tellement sincère et vraie.

 

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