[CINÉMA] Steve Jobs

Steve Jobs - Danny Boyle

Passé inaperçu Outre-Atlantique, malgré une promo marketing marathon, Steve Jobs démarre poussivement, pour se révéler finalement comme étant intéressant, voire “inédit”, sur l’être humain derrière la fameuse pomme.

Si ce nouveau biopic peut effectivement sembler impersonnel sur le fond et la forme, il réussit le pari “audacieux” de “résumer” la vie/carrière de Jobs en trois dates clés seulement. Dans le sens où on ne devra pas se coltiner le scénario chronologique et statique du biopic qui va d’un point A à un point B. C’est ainsi qu’à travers ces trois moments cruciaux, on réapprend à connaître et cerner le créateur d’Apple, à l’aimer et le détester comme son entourage (que ce soit ses collègues comme sa famille). La mise en scène et le montage jouent d’ailleurs beaucoup sur l’ambivalence du personnage, même si on retiendra essentiellement son côté “détestable au plus haut point”. Les dialogues ponctuent également le récit, avec des face-à-face nerveux entre Jobs et ses différents interlocuteurs qui nous tiennent, de ce fait, en haleine.

Steve Jobs est également ce film à Oscars type (ou presque), via l’interprétation de ses différents acteurs. Et si Michael Fassbender et Kate Winslet font tous deux un travail remarquable, peut-on cependant dire qu’ils méritaient de multiples nominations dans les dernières cérémonies en date ? On va dire que ce sont pour les rôles qu’ils jouent, avant tout. Dans les seconds rôles, Seth Rogen, Jeff Daniels, Michael Stuhlbarg et Katherine Waterston sont tout aussi convaincants, malgré l’”exubérance” dont font preuve leurs personnages respectifs. Cependant, cet ensemble d’acteurs m’a davantage convaincu que celui de Spotlight (qui était déjà très bon).

Danny Boyle nous propose ainsi là un biopic qui parvient, plus ou moins, à sortir des sentiers battus. Il peine à convaincre dans un premier temps, c’est vrai. Il ne nous apprend pas une chose qu’on ne sache pas déjà sur Jobs, c’est vrai aussi. Mais le travail fourni derrière nous fera changer d’avis en cours de séance (et heureusement !).

Steve Jobs ne fera donc pas grand bruit, c’est certain. Mais il aura su nous captiver un minimum.

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