[CINÉMA] Splice

Après avoir réussi à donner naissance à des créatures, grâce à différents ADN d’animaux combinés, Elsa et Clive veulent passer à l’étape supérieure : associer l’ADN animal avec celui d’un être humain. Leurs patrons refusant de les soutenir, ils poursuivent l’expérience clandestinement. Une expérience qui va aboutir à la naissance de Dren…

Avant toute chose, pour tous ceux (et toutes celles) qui s’attendraient à un pur film d’horreur, passez immédiatement votre chemin (au total, il doit y avoir une seule scène vraiment gore). Car même s’il a été vendu ainsi pour attirer les foules, Splice a cependant une tout autre ambition : celle de ne pas rester au simple statut de « film de monstres », en faisant du monstre en question… un être humain à part entière.

Bon bien sûr, on n’échappe au traditionnel « et la créature devient tellement dangereuse et incontrôlable qu’elle tue tous ceux qui se trouvent sur son passage ». Et d’ailleurs, la partie « horreur » est très mal amenée et, qui plus est, totalement ratée. Mais pour un film de ce type, c’est finalement inévitable. Le scénario n’est également pas très original, puisqu’il est par moments assez prévisible.

En fait, Splice compte surtout sur son côté dérangeant et malsain pour séduire le spectateur, avec notamment quelques scènes assez horribles, psychologiquement parlant. Et ces scènes-là sont justement horribles parce que Delphine Chanéac réussit le difficile challenge de rendre Dren sympathique, humaine et attachante, mais aussi terrifiante dans sa manière d’être. Cette actrice est une véritable révélation, et je lui prédis une grande carrière internationale à l’avenir, en partie grâce à ce rôle.

En outre, Splice parvient à mélanger plusieurs genres (drame, fantastique, romance, suspense, horreur). Ainsi, le film aborde la question des liens mère/enfant (avec le personnage de Sarah Polley qui, n’ayant pas eu d’enfance heureuse, décide de reporter tout son manque affectif sur « sa fille » [alors qu’au final, elle fera les mêmes erreurs que sa mère]), celle de « l’homme est-il un monstre, ou le monstre un homme ? » (avec les scènes auxquelles je faisais allusion ci-dessus), ou encore celle de l’inceste (Adrien Brody qui se sent attiré par Dren).

En résumé, Splice est donc avant tout un film humain, tout en conservant une ambiance vraiment glauque. Un petit bijou qui vaut le déplacement.

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