[CINÉMA] Les Fantômes d’Ismaël (Version Longue)

Je ne sais pas quoi penser de Les Fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin. J’ai apprécié dans l’ensemble, tout en étant « dubitatif » à la fin de séance. À la base, je voulais le voir pour Marion Cotillard. J’adore cette actrice, notamment pour ses rôles francophones. J’aime bien également Charlotte Gainsbourg et Mathieu Almaric. En revanche, je ne savais rien du film, à part le fait qu’il y ait deux versions : une version cinéma et une version longue. Pour info, j’ai vu la version longue.

J’ignore si les deux versions sont différentes l’une de l’autre (ce serait le cas). Donc j’y suis allé en étant « vierge » de toute information concernant Les Fantômes d’Ismaël. Pour résumer mon avis sur ce long-métrage, j’ai adoré la première partie centrée sur le triangle amoureux, alors que j’ai été perdu durant la seconde partie (où chaque personnage replonge dans sa « léthargie » et tente de se reconstruire). J’ai compris où Arnaud Desplechin voulait en venir. Je crois même que ce dernier a voulu se mettre en scène à travers le personnage éponyme, afin d’expier ses propres démons. Avec cette touche décalée/loufoque qui ponctue l’ensemble de son œuvre.

Dès la scène d’ouverture, on sait à quoi s’attendre. Le procédé du « film dans le film » m’a d’ailleurs légèrement perturbé dans un premier temps. Je m’étais même demandé si je ne m’étais pas trompé de salle ! Arnaud Desplechin n’hésite pas à jongler avec les genres cinématographiques et incorpore plein de références dans Les Fantômes d’Ismaël, qui devraient parler à un public averti (à mon avis). Par ailleurs, je lui ai trouvé un bon côté « hitchcockien » durant la partie à la mer. Ajoutons à ça cet humour « barré » qui vient atténuer l’ambiance sombre/dramatique de l’histoire, humour qui est personnifié à travers le jeu des acteurs et la mise en scène.

En effet, ceux-ci ont un côté « exagéré » qui pourrait agacer le spectateur au bout de deux heures et quelques. Or c’est ça qui contribue à rendre le film agréable à regarder. De plus, les scènes où les acteurs parlent à la caméra viennent renforcer cette idée que Les Fantômes d’Ismaël résulte d’un plaisir personnel voulu par Arnaud Desplechin, tout en mettant en avant son désir de rendre hommage au Septième Art. Le souci est que, à force de vouloir se faire plaisir à lui-même, il ne parvient pas à emmener le spectateur avec lui dans l’« extension » de son univers. C’est ce que j’ai ressenti, en tout cas.

Le casting est génial, surtout les trois acteurs principaux. Mais celle qui m’a le plus étonné est clairement Charlotte Gainsbourg ! Elle joue à merveille la vulnérabilité, bien que Sylvia se montre forte face à la situation qu’elle subit. Elle et Marion Cotillard forment par ailleurs un duo intéressant, car chacune est vulnérable et fantasque à sa manière. Tandis que chacune forme mêmement une belle alchimie avec Mathieu Almaric qui, lui-même, établit une relation père/fils émouvante avec Laszlo Szabo (le père de Cotillard à l’écran).

Pour conclure, je ne pense pas revoir Les Fantômes d’Ismaël dans sa version longue. En revanche, je suis curieux de le regarder dans sa version cinéma, pour voir si j’interprète cette histoire différemment. Paradoxalement, le film d’Arnaud Desplechin m’a marqué à sa manière, car il a justement sa propre patte artistique dont il use (et abuse) tout du long. Je ne pense pas qu’il avait fait ce film à destination du grand public, et c’est d’ailleurs pour ça qu’il a beaucoup divisé à sa sortie. Je vous encourage tout de même à aller le voir, si vous êtes de nature curieuse.

2 commentaires

  1. J’ai vu ce film, mais je ne savais pas qu’il y avait deux versions, je ne serais pas te dire laquelle j’ai vu . J’aime beaucoup Charlotte Gainsbourg. Qu’est-ce que j’ai pensé de ce film ? L’univers de Arnaud Desplechin est très particulier et il n’est pas aisé d’y entrer. J’ai bien aimé la première partie avec son effet mystère et d’étrangeté, mais j’ai trouvé la seconde partie trop confuse.

    1. La seconde est trop confuse et s’étire en longueurs. Ce réalisateur a un univers particulier, en effet. Tant mieux, car il reste fidèle à lui-même.

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