[ALBUMS] Critiques Express #4

Cinq ans plus tard, le blog revient avec une nouvelle édition de Critiques Express, la quatrième ! Je vous parlerai ainsi des albums de Louis-Jean Cormier (Les Grandes Artères) et de Pauline Croze (Bossa Nova), ainsi que de la compilation Take Me To Rio. Bonne lecture !

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Louis-Jean Cormier, Les Grandes Artères

Si vous ne connaissez pas encore Louis-Jean Cormier – c’était le cas pour moi, jusqu’à aujourd’hui –, sachez que Les Grandes Artères n’est pas son premier coup d’essai. S’il officie véritablement en solo depuis quatre ans maintenant, le trio rock Karkwa lui a permis de faire ses armes sur la scène musicale, une dizaine d’années durant. Après avoir séduit le Québec, le chanteur part à la conquête de notre territoire…

Et je pense qu’il sera difficile pour lui de se frayer un chemin parmi les nombreux artistes alternatifs de la Scène Française. Car, même si son style en est proche, cette touche « variété d’Outre-Atlantique » bien ancrée le situe en définitive à part. Et puis, son accent québécois le « trahit » à de nombreuses reprises, à l’image de Céline Dion. Or il s’avère être, pour moi, auditivement délicieux. Il faudra donc compter sur les influences pop/rock de ses titres pour toucher le public français en plein cœur.

Pour vous présenter brièvement quelques-uns des morceaux qui composent ces Grandes Artères :

  • Si tu reviens: une sympathique entrée en matière, avec ses airs de country façon western ;
  • St-Michel: les sixties sont de retour, dans la lignée des BB Brunes (album Nico Teen Love) ;
  • Tête Première: une mélodie folk mélodieuse, idéale pour les longues soirées d’été autour d’un feu de camp ;
  • Le jour où elle m’a dit je pars: quand j’entends cette chanson, je pense à cette mélancolie musicale qui a pu émaner d’Olivia Ruiz (La petite valse de Narbonne plage), voire même de Shakira (Lo Que Más), les paroles se prêtant à ce jeu-là ;
  • Complot d’enfants: ce titre me rappelle un peu ces jeunes artistes qui étaient diffusées sur les ondes, durant les années 2000 ;
  • Les hélicoptères: cet interlude avant la touche finale est à la fois reposant et chantant ;
  • Montagne Russe: les accents soul se mêlent délicatement aux accords de guitare, rendant agréable le son de cette promenade montagnarde.

Louis-Jean Cormier a donc, comme je le disais plus haut, de quoi séduire un auditoire précis. S’accrocheront donc sûrement à lui les gros amateurs de folk (canadienne, de surcroît). Sauf si ses chansons venaient à faire le tour des ondes, par exemple. Ce que j’espère fortement pour lui.

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Pauline Croze, Bossa Nova

On poursuit avec Pauline Croze et son album Bossa Nova, le quatrième de sa discographie. C’est marrant, car Bretonne était aussi le quatrième disque de Nolwenn Leroy et a eu l’immense succès qu’on lui connaît. Alors, je ne sais pas si ce Bossa Nova aura le même impact médiatique sur le long terme, mais je le trouve d’excellente facture pour un « simple » album de reprises !

À ma première écoute, j’ai été surpris de connaître la majorité des onze morceaux que l’artiste a choisi de réinterpréter. J’ai eu ainsi pris plaisir à redécouvrir :

  • La fille d’Ipanema (The Girl from Panema par Stan Getz & Joao Gilberto feat. Antonio Carlos Jobim) ;
  • Tu Verras (un monument de la Chanson Française, rendu populaire par Claude Nougaro) ;
  • Les eaux de Mars (qui rend un bel hommage à la version de Georges Moustaki) ;
  • Samba Saravah (j’ai toujours aimé la Samba da Benção de Bebel Gilberto, celle de Pauline est un vrai délice pour les oreilles) ;
  • Jardin d’hiver (on chantera avec elle comme on a chanté avec Henri Salvador, il y a vingt ans de ça).

Autant de classiques indémodables, que la chanteuse parvient à s’approprier et qui sont décidément intemporels. Les duos sont, en outre, agréables : la voix de Pauline se mêle à merveille avec celles des brésiliens Flavia Coelho et Vinicius Cantuaria, tandis que son accent est un pur régal. Enfin, j’ai apprécié d’emblée les « inédits » que sont La Rue Madureira et La chanson d’Orphée (Manha Do Carnaval). Sans oublier l’incontournable Voce Abusou (Fais comme l’oiseau, pour les initiés).

Cet (énième) album de reprises est une très belle surprise, en tout cas. Je dis « énième », car c’est la mode musicale de ces dernières années. Mais qu’importe, Pauline Croze réussit l’essai avec brio et en fait un sublime voyage initiatique personnel.

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Take Me To Rio

On reste dans l’ambiance brésilienne, avec cette compilation du collectif Take Me To Rio. Pour être honnête, je m’attendais surtout à des reprises sans saveur, qui n’égaleraient en aucun cas les versions originales… Eh bien, je me suis trompé ! Pour la plupart, je trouve qu’elles rendent un bel hommage à leurs « grandes sœurs », en leur redonnant au passage une nouvelle jeunesse bienvenue.

C’est pourquoi c’est surprenant d’entendre le hit R’N’B Hey Ya! du duo OutKast et l’hymne électro I Like To Move It à la sauce samba/bossa nova. Pour moi, ce sont des classiques intemporels dans leur genre et les redécouvrir sous cette forme nouvelle est plaisant. D’autres titres sont pareillement dépoussiérés (même si, à vrai dire, ils n’en avaient pas besoin à la base) :

  • Walking on Sunshine: trente ans plus tard, le groupe Katrina & the Waves la réinterprète avec toujours autant de punch, mais aussi avec davantage de douceur ;
  • Heart of Glass: là aussi, c’est « marrant » de réentendre la voix de Debbie Harry sur ce titre disco mythique ;
  • When the Beat Drops Out: l’original était déjà une bombe en soi, mais ce remix est juste tubesque à mort ;
  • Sexbomb: après Tom Jones, Mousse T. fait équipe avec la chanteuse Emma Lanford, notre corps se déhanchant furieusement de ce fait.

En plus de ces chansons qu’on ne présente plus, il est sympathique de découvrir celles qu’on connaît moins, comme Dance With Somebody, The Time Is Now et Nothing Really Matters. Mais j’avoue qu’elles sont moins percutantes à mes yeux, simplement car je ne suis pas vraiment familier avec les premières versions.

Si vous n’avez donc pas encore trouvé votre bande originale de l’été 2016 (il n’est pas encore trop tard !), la compilation Take Me To Rio est idéale pour ce faire.

2 commentaires

  1. Bonjour
    Excellent papier que j’ai pris plaisir a lire. Etant moi-même fan de ces album, j’ai une préférence vers Pauline Croze qui a réussi a sortir un album étonnant et doux.

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